Héraclès

Publié le par Sylvain

L’enfance

 

Alcmène épouse le meurtrier de son père, Amphitryon, à condition que celui-ci venge la mort de ses frères assassinés par les enfants de Ptérélas. Comme Amphitryon est parti s’acquitter de sa tâche, Zeus, qui est tombé amoureux d’Alcmène, se présente en sa demeure sous les traits de son époux ; afin d’ôter ses derniers doutes, le dieu lui raconte comment il a vengé ses frères. Il passe avec Alcmène une nuit longue comme trois nuits : le jour a été retardé et le soleil a ralenti sa course.

La durée anormale expliquerait l’exceptionnelle vigueur de l’enfant ; car ce n’est pas poussé par le désir amoureux que Zeus a recherché cette relation, comme avec les autres femmes, mais pour engendrer un fils qui soit digne de lui.

Zeus ne peut cacher sa joie de devenir père d’un enfant destiné à marcher sur les traces de Persée dont il sera le descendant. Quand Alcmène est sur le point d’accoucher, Zeus déclare qu’il donnera le royaume de Perse à un enfant qui doit naître ce jour-là. Mais Héra, irritée des infidélités de son époux et jouant sur l’ambiguïté de ses propos, retarde l’accouchement d’Alcmène et se dépêche d’accélérer la naissance d’Eurysthée, lui aussi descendant de Persée par son père Sthénélos. Alcmène accouche des jumeaux  Iphiclès, enfant de Amphitryon, et Héraclès, enfant de Zeus. Après son échec, Héra tente de tuer Héraclès : elle envoie deux serpents dans son berceau. Alors qu’Iphiclès qui dormait près de son frère s’enfuit en hurlant de peur, Héraclès saisit les deux monstres et les étouffe sans autre forme de procès.

Quelques jours plus tard, Alcmène fait connaître le prodige à Tirésias. L’illustre devin aveugle lui apprend que cet enfant est né pour être un héros invincible et qu’après avoir accompli douze travaux imposés par le destin, il habitera le palais de Zeus, en compagnie d’Hébé son épouse. Zeus de son côté obtient d’Héra qu’Héraclès acquière l’immortalité après avoir accompli ses travaux. 

Héraclès passe son enfance à Thèbes. Il a les meilleurs maîtres : Amphitryon lui apprend à  conduire les chars ; Autolycos lui enseigne l’art du pugilat ; Rhadamanthe celui du tir à l’arc ; Castor, fils d’Hippalos, celui de combattre les armes à la main tout en guidant son cheval ; ses connaissances en astronomie et en médecine lui viennent du Centaure Chiron ; Linos, petit-fils d’Apollon, lui apprend à chanter et à jouer de la lyre, art pour lesquels Héraclès n’est manifestement pas doué : excédé par les remontrances de son maître, le demi-dieu lui jette son instrument à la tête et le pauvre Linos en meurt. Héraclès est déjà un adolescent haut de taille et musclé, inconscient de sa force. Afin d’éviter d’autres accidents de ce genre, Amphitryon lui confie la garde de ses brebis, tâche à laquelle le jeune homme se consacre jusqu’à l’âge de dix-huit ans.

 

Il n’a pas encore choisi sa vie que le vice et la vertu, sous l’aspect de deux femmes, tentent de le rallier chacun à sa cause. La femme-Vice est paré d’or et de bijoux, se déplace langoureusement dans ses sandales en or et promet à Héraclès que s’il choisit sa route, le moindre de ses désirs sera exaucé. La femme-Vertu a l’air habitué aux efforts, son regard est sévère, porte un vêtement misérable. Elle déclare à Héraclès que s’il choisit sa voie, il vivra dans la peine et que rien ne lui apparaîtra cher qu’il ne l’ait d’abord acquis dans l’effort ; tout orgueil lui sera interdit. Héraclès choisit la route de la Vertu. C’est au cours de cette période que ses exploits d’adulte commence.

 

 

 

 

Les travaux 

 

 

Le lion de Némée

 

Dans la forêt de Némée vit un lion redoutable, fils d’Echidna et de Typhon. Ce félin géant dévore les troupeaux et terrorise les habitants. Héraclès se rend vite compte que ses flèches rebondit sur son cuir épais. Il se saisit de sa massue mais elle se brise sur le crane de l’animal. Héraclès se précipite sur le fauve par derrière, pour se mettre à l’abri de ses griffes et l’étrangle de ses deux mains. Il se sert des griffes du lion pour se faire avec le cuir épais un casque et une armure impénétrable.

 

 

L’Hydre de Lerne

 

Ce monstre reptilien redoutable dotés de neuf têtes de serpents, fils de Typhon et d’Echidna, est élevé par Héra. Il vit près d’Argos sur la colline du Pontinos dans le lac Lerne. Chaque fois qu’Héraclès tranche l’une de ses têtes, une ou deux autres repoussent aussitôt. Conseillé par Athéna, le héros fait appel à son neveu Iolaos : celui-ci, à l’aide d’une torche enflammée, brûle le cou de la bête à chaque fois qu’une tête est coupée, l’empêchant ainsi de renaître. Héraclès enfouit ensuite la neuvième tête profondément sous un énorme rocher. Avant de partir, il trempe ses flèches dans le sang de l’Hydre pour les rendre mortelles.

Le sanglier d’Erymanthe

 

Un sanglier féroce vit dans les bois d’Erymanthe, en Arcadie, dévastant le pays de Psophis. Comme la consigne d’Eurysthée est de capturer l’animal vivant, la chasse dure des mois. A Pholoé, Héraclès fait une halte chez les Centaures. Malheureusement, pour une histoire de bon vin, un affrontement a lieu, au cours duquel, par accident, meurent ses deux amis, le Centaure Pholos et le Centaure Chiron (voir détail dans chapitre des Centaures). Héraclès continue de poursuivre le sanglier. Il oblige l’animal à gravir la pente montagneuse, là où la neige est si épaisse qu’il ne peut avancer d’avantage. Héraclès le capture, armé d’une massue donné par Héphaïstos, et d’un filet ; il le ramène ensuite auprès d’Eurysthée.

La biche de Cérinée

 

Elle a cinq cornes d’or et des sabots d’airain, elle est d’une rapidité incroyable et elle ne se fatigue jamais. Parce qu’elle est consacrée à la déesse Artémis, il n’est pas question de la tuer. Elle donne beaucoup de fil à retordre à Héraclès qui doit la poursuivre toute une année avant de la capturer. Sa mission le mène jusqu’au pays des Hyperboréens, dont il admire les oliviers ; plus tard, il les transplante dans la plaine d’Olympie, afin que leurs feuilles tressent des couronnes aux athlètes vainqueurs.

 

Les oiseaux du lac Stymphale

 

Ces oiseaux gigantesques sont élevés par Arès. Leur tête, leurs ailes, leur bec sont en bronze ; ils se servent de leurs plumes comme de véritables flèches contre les humains qu’ils dévorent. Ils hantent le lac Stymphale, en Arcadie. Athéna fournit à Héraclès des castagnettes d’airain dont le retentissement étrange épouvante les oiseaux qui quittent la région pour ne plus y revenir. Ils se réfugient sur une île où les Argonautes les retrouvent.

 

Les écuries d’Augias

Augias est le roi de l’Elide. Il possède de vastes écuries dont il n’a pas pris la peine de s’occuper pendant trente ans. Elles sont dans un état lamentable : elles empestent et l’odeur attire les mouches par millions. Eurysthée commande à Héraclès de nettoyer les écuries en une journée. Le héros se présente à Augias et, sans préciser qui le mandate, il propose au souverain ses services rapides en échange du dixième de son troupeau. Augias accepte. Héraclès se fait accompagner du prince Phylée pour qu’il serve de témoin à la transaction. Le héros détourne le cours des fleuves voisins dont les eaux retentissantes s’engouffrent dans les écuries, balayant toutes les saletés vers la mer. Augias ayant appris entre-temps qu’Héraclès agit sur l’ordre d’Eurysthée, refuse de lui payer le prix promis.

 

 

Le taureau de Crète

Poséidon fait don à Minos, roi de Crète, d’un taureau blanc, afin que le souverain le lui offre en sacrifice. Mais Minos, trouvant l’animal si beau, ne peut se résoudre à le tuer ; il immole au dieu un bovidé plus commun. Outré de son action, le dieu frappe de furie le taureau qui se met à dévaster l’île. Héraclès le capture et, après lui avoir fait traverser la mer, il le ramène à Argos sur ses épaules.

 

Les juments de Diomède

 

Héraclès reçoit l’ordre de ramener à Argos les quatre juments du roi de Thrace, Diomède, fils d’Arès et de la nymphe Cyréné. Leur maître les nourrit de chair humaine, celle des étrangers qui traversent son territoire. Avec son ami Abdéros, le fils d’Hermès, Héraclès s’empare des juments et les mène au bord de la mer. Mais là, les sujets du roi et le roi lui-même se dressent devant les voleurs. Héraclès confie les juments à son ami, se débarrasse des gardes et assomment le roi. Voyant leur maître à terre, les juments se ruent sur lui et le dévore, comme elle viennent de dévorer le malheureux Abdéros. Rassasiées, les juments se calment et se laissent mener jusqu’à Argos, où Eurysthée ordonne qu’on les remette en liberté.

 

 

La ceinture de la reine des Amazones

 

Hippolyté, reine des Amazones, possède une ceinture magique, don d’Arès, que la fille d’Eurysthée, Admète, convoite. Eurysthée commande à Héraclès de s’en emparer. Héraclès regroupe autour de lui des héros parmi les meilleurs : Thésée, Ajax, Télamon… Arrivé au territoire de la reine, Héraclès demande sa ceinture à celle-ci qui refuse de la lui donner. Le héros affronte les guerrières, et après s’être emparé de la ceinture, il tue Hippolyté.

 

Les bœufs de Géryon

Géryon est un géant à trois corps qui vit dans l’île d’Erythie. Il possède un troupeaux de bœufs roux, qui suscite la jalousie de tous. Héraclès est donc chargé de s’emparer des bêtes. Afin de laisser trace de son passage, Héraclès élève de part et d’autre du détroit de Gibraltar deux colonnes qui portent son nom. Mais la chaleur est tellement insupportable qu’il tourne son arc vers le soleil et décoche une flèche. Hélios, surpris par tant d’audace, mais aussi fort impressionné, lui fait don d’une embarcation. Arrivé sur le territoire de Géryon, il tue Eurytion, le gardien du troupeau, et Orthros, le chien à deux têtes. Il s’attaque ensuite à Géryon. Héra tente d’aider le Géant mais Héraclès la blesse avec une flèche et elle s’éclipse. Il tue le Géant et place les bœufs dans son embarcation.

   

 

Les pommes d’or des Hespérides

Comme cadeau de noces, Gaia a offert à Héra des pommes d’or qui ont été aussitôt placées par la déesse en un lieu secret, gardé par les trois Hespérides, filles d’Atlas, et par le dragon Ladon. Comme Héraclès ignore où se trouve le jardin fabuleux, il va voir le Géant Atlas, seul capable de s’emparer des fruits. Mais Atlas, qui supporte la voûte du ciel sur ses épaules ne veut pas affronter Ladon. Héraclès va abattre le dragon d’une flèche mortelle et revient voir Atlas. Le héros prend la place du Géant, car la voûte du ciel doit être maintenue et Atlas va cueillir les pommes. Mais après avoir mené sa mission à bien, Atlas confesse à Héraclès qu’il n’est plus disposé à porter le monde sur ses épaules. Héraclès, usant de sa ruse, prétexte que la voûte est mal placée sur ses épaules. Atlas la soulève afin que le héros ajuste sa peau de lion mais celui-ci en profite pour s’enfuir avec les pommes d’or. Eurysthée les offre ensuite à Athéna qui les rend au jardin.

 

 

 

 

 

 

La capture de Cerbère aux Enfers

 

Eurysthée a demandé à Héraclès de lui ramener vivant le terrible chien Cerbère, gardien des Enfers. Secondé par Hermès et Athéna, Héraclès doit d’abord se faire purifier du meurtre des Centaures avant de descendre aux royaumes des ombres. Arrivé sur place, il rencontre l’ombre de Méléagre, si pitoyable qu’il lui promet d’épouser sa sœur Déjanire. Mais Hadès ne supporte pas qu’un vivant viole son territoire, et un affrontement a lieu au cours duquel Héraclès blesse Hadès à l’épaule. Celui-ci devant monter au ciel pour se faire soigner par Péan, accepte que le héros s’empare de Cerbère à la condition qu’il n’utilise aucune arme. Protégé par sa peau de lion, il assomme le chien avec ses poings. A la vue de Cerbère, Eurysthée, terrorisé, court se réfugier dans sa jarre de bronze. Héraclès ramène ensuite l’animal au royaumes des ombres.

 

La mort

   

 

Etabli à Trachis, Héraclès laisse momentanément sa femme, Déjanire, afin de réaliser sa dernière vengeance : tuer Eurytos et s’emparer de sa fille Iole, qu’il envoie auprès de sa femme. Devant tant de jeunesse, Déjanire commence à nourrir des soupçons sur son mari. Elle se rappelle le philtre d’amour offert par le Centaure Nessus. Elle en imbibe donc la tunique d’Héraclès et lorsque ce dernier revient à Trachis, elle la lui fait porter par Lichas. Lorsque le héros enfile le vêtement, il ressent d’atroces brûlures : la tunique empoisonnée par le philtre colle à sa peau, et il ne peut l’enlever sans s’arracher également des lambeaux de chair. Dans sa furie, il se saisit de Lichas et l’envoie dans les eaux de l’Eubée où il est métamorphosé en rocher. Hyllos, fils d’Héraclès et de Déjanire, apprend la vérité à sa mère, qui se poignarde, horrifiée par son acte. Héraclès ne comprend pas pourquoi sa femme veut sa mort et pourquoi Zeus lui réserve un tel sort mais quand Hyllos lui apprend que Déjanire a été trompé par le Centaure Nessus, Héraclès se souvient de la prophétie de son père : ce ne sera pas un vivant qui le tuera, mais un mort, hôte des Enfers. Au sommet de l’Oeta, il prie Hyllos de le brûler et lui demande d’épouser Iole. Mais l’enfant, ne pouvant se résoudre à allumer le bûcher, c’est Philoctète qui accomplit l’acte, héritant en retour de son arc et ses flèches. Dès que les flammes sont à une certaine hauteur, un orage éclate, suivi d’une éclipse solaire. Un nuage descend jusqu’à Héraclès qui, dans un char tiré par quatre coursiers, est transporté sur l’Olympe où il peut jouir de l’immortalité. Il se réconcilie avec Héra qui lui donne sa fille en mariage, Hébé. Athéna lui fait don d’un voile, Héphaïstos d’une massue et d’une cuirasse ; Poséidon lui offre un cheval, Hermès une épée, et Apollon un arc. Déméter tient également à honorer la vertu du héros ; elle institue des « petits mystères » afin de le purifier du meurtre des Centaures.

Publié dans Mythologie grecque

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